Rebonjour.
Pour ceux qui sont encore là, voici le schéma d'ensemble de la commande numérique du vireur.
D'ailleurs son petit nom est choisi: c'est "VIROLO", origine motarde oblige :)

Parlons un peu du fonctionnement du logiciel, puisque ensuite chacun sera libre de l'utiliser avec sa propre construction mécanique.
Remarquons qu'il se trouve deux anomalies sur le schéma ci-dessus: il n'y a pas de résistance de limitation pour le HP (une 100 ohms est prévue) et il n'y a pas de pont de résistance diviseur avec la LDR (une 10K et une 1K en talon).
Je n'ai pas trouvé le moyen de connecter proprement ces composants avec le logiciel de dessin utilisé, alors j'assume ces deux bugs :)
Je dois dire que j'ai regardé toutes les photos possibles de vireurs professionnels (SAF et autres) pour trouver ce qui manque à mon idée du truc.
Il y a 4 modes, que l'on sélectionne avec le gros rotacteur bleu, avec en plus une position "NEUTRE" qui coupe tout mouvement.
- Avance horaire, sous l'action du bouton poussoir, et à la vitesse sélectionnée par l'encodeur. Dans ce mode, quand on pousse le bouton, le moteur tourne dans le sens horaire. Il n'y a pas de position zéro définie sur le plateau, le zéro est défini à la position où l'on cesse d'actionner le poussoir;
- Avance anti-horaire identique au précédent, quand on pousse le bouton.
Pourquoi des avance ? Parce qu'une fois que le montage est bridé, et que le vireur est également bridé sur la table, on va pas jouer à tarzan pour se retrouver dans une bonne position de début de soudure ou tourner autour de la table pour attaquer au bon endroit. C'est le plateau qui tournera pour la position de début, d'autant qu'avec un moteur pas à pas et une réduction mécanique, il est impossible de le forcer à la main à moins de tout casser.
- Mode "Manuel" dans lequel le vireur commence à tourner à partir de la position actuelle lors de l'action de la pédale à la vitesse affichée, aussi longtemps que la pédale est actionnée. C'est le mode de tous les vireurs simples sans électronique avec une pédale;
- Mode "Automatique", qui est un peu plus complet. Dans ce mode, le vireur va commencer à tourner à la vitesse affichée, mais sur une IMPULSION de la pédale ou du poussoir, avec une petite mélodie caractéristique au HP trois seconde avant le début du mouvement. Ainsi, on garde le masque, et à l'oreille on sait quand ça va commencer à tourner, on a pas besoin de garder le pied sur la pédale.
Dans ce mode Automatique, intervient la notion de secteur de soudure. Kézako (en Creusois traditionnel, une variante du Limousin, variante du Languedocien) ?
J'ai déjà eu envie de faire des soudures genre viroles, mais incomplètes. Genre 60 degrés soudés, puis 60 non soudés, puis on recommence. Soit on met du marqueur sur les pièces et on s'arrête quand on est sur la marque, soit on laisse faire le vireur (à l'époque, j'en avais pas, on est d'accord :)
Avec le paramètre Secteur du mode Automatique, on paramètre au bout de combien de rotation le vireur va faire une petite musique d'avertissement, puis au bout s'arrêter. Le paramètre est entre ZERO (valeur spéciale, utilisation particulière) et 380 degrés. Pourquoi pas 360 ? Eh bien pour gérer un recouvrement du cordon commencé un peu tard, dans le cas d'un tour complet !
Exemple:
Je dois faire une (des) viroles en bout de tube, par exemple des pieds en TIG. Je pointe, je bride. Je programme une vitesse de 30 (nous reviendrons sur l'unité de la vitesse plus tard, là ca donne environ 1mm/s sur un diamètre 30), je me positionne au bon endroit pour commencer confortablement (OK c'est rond, donc c'est partout pareil, mais pas que...), je programme le secteur sur 370 (tour complet avec recouvrement 10 degrés), je bascule ma cagoule et je presse la pédale ou le bouton. Trois secondes de petites notes retentissent, ce qui me laisse le temps d'amorcer et de chauffer mon bain TIG) et à la fin de la petite musique le plateau se met à tourner. Je soude comme je peux, moi je ne suis pas un pro.
Le secteur programmé (370 degrés) va bientôt se terminer, et dans les trois dernières secondes retentit une autre petite musique qui m'avertit que la rotation va bientôt cesser. A l'issue de la petite musique, le moteur se stoppe, et il n'y a pas d'évanouisseur, parce que "Je déteste l'évanouisseur" (c) Christophe Lagarde
Si j'ai une autre virole identique à faire, je rebride, je remets ma cagoule, je me positionne et j'actionne à nouveau la pédale.
Exemple 2:
Je veux faire une soudure qui n'est pas continue autour de ma pièce. Disons que je veux 4 soudures de 45 degrés régulièrement réparties. Je bride, je positionne. Je programme 45 degrés sur le secteur, et à chaque pression sur la pédale, le vireur sonne, puis avance de 45 degrés, puis sonne, puis stoppe. Et donc pour faire mes soudures régulièrement espacées, je presse 8 fois sur la pédale pour faire le tour, j'aurai 4 soudures régulièrement espacées.
Les trucs marrants, et les trucs loufoques:
Pourquoi la pédale est-elle connectée à un capteur de pression de gaz (ici d'air) ?
Tout simplement pour ne JAMAIS apporter une source de courant parasite (HF ou induction du courant de soudage) dans le boitier de commande ! La pédale sera simplement une poire en caoutchouc avec un tube silicone qui traine aux alentours de la soudure. Il suffit d'écraser la poire et l'action est enregistrée par la commande. Aucun fil conducteur donc aucun risque de planter le contrôleur. Pour les lecteurs précis, le capteur de pression est en réalité un MPX5700AP (pression absolue) que je n'ai pas trouvé dans les illustrations de Fritzing.
Ce capteur contient un amplificateur intégré, il peut être relié directement au contrôleur sur une entrée analogique.
Une petite voix à quelques mètres vient de me dire en rigolant qu'on peut utiliser le tuyau comme on veut, par exemple dans la bouche (le premier qui parle d'autre chose nous doit une bière), pour servir à démarrer ou couper la soudure. Il existe c'est vrai des instruments de musiques électronique qui fonctionnent ainsi avec un tube dans la bouche, mais je ne l'envisage pas même si c'est parfaitement possible, la détection du changement de pression se fait par soft, le seuil peut être variable.
C'est quoi cette photorésistance ? C'est pour un démarrage sur détection de la violente lumière de l'arc. Je pense que ça serait plutôt utile au MIG/MAG et pas au TIG, voir exemple ci-dessus. Bon, c'est peut-être un peu too much que de mettre ainsi une LDR à travers une petite ouverture vitrée dans le boitier, mais ça peut servir pour refuser le travail s'il fait nuit :)
La suite au prochain numéro !
Le Creusois.