Concernant la limitation des déformations (qui est tout-à-fait réelle), il n'y a pas de miracle, si les déformations diminuent c'est au détriment des capacités de résistance de la pièce. Quelques éléments pour mieux comprendre :
1/ effets simplifiés du cycle thermique lors du soudage :
a: A l'avant du bain de fusion, la pièce chauffe, donc elle veut localement se dilater (quand on chauffe du métal il se dilate).
b: Mais le reste de la pièce est froide, et empêche la zone de se dilater librement. Il y a donc localement une forte tendance à la compression.
c: le bain de fusion arrive, le métal passe en phase liquide. Dans cette zone, les contraintes disparaissent (forcément c'est un liquide).
d : le bain s'éloigne, la zone refroidit. Du coup, le métal veut se contracter. Mais le reste de la pièce, massive et subissant moins de gradient de température, l'empêche de se contracter. Il apparait donc des contraintes de traction. Et forcément, ailleurs, pour équilibrer, des contraintes de compression.
2/ Les déformations qui en résultent :
La pièce soudée comporte donc, à l'intérieur, des contraintes (des "forces") de traction et de compression, assez fortes. Sous l'effet de ces contraintes, l'acier, qui est un matériau souple, se déforme. Les déformations qu'on voit sont donc le résultat d'un équilibre entre la résistance du matériau et les contraintes qui subsistent à l'intérieur de celui ci après le soudage (contraintes résiduelles).
3/ Redresser par une opération mécanique :
A la fin du soudage, ou même entre les passes, on peut limiter ou faire disparaitre ces déformations en martelant. Mais cela n'a rien de magique, en fait il s'agit juste d'appliquer des déformations plastiques à la matière, qui ont deux effets :
a/ ces déformations conduisent à une redistribution des contraintes résiduelles, donc cela modifie les déformations associées à ces contraintes,
b/ ces déformations plastiques s'ajoutent aux déformations de soudage et peuvent visuellement en corriger les effets.
Donc, pour être clair, redresser une pièce, que cela soit par action locale ou par déformation globale, cela ne consiste pas à "enlever" une déformation, mais bien à en ajouter une autre par dessus la déformation initiale.
4/ Tout cela pour dire quoi? Tout cela pour dire que, quand on déforme plusieurs fois un trombone, il finit par casser à l'endroit de la déformation. C'est pareil pour tous les matériaux. Chaque fois qu'on applique une déformation plastique au matériau, on réduit la quantité d'énergie qu'il peut absorber avant de casser. Alors quand on déforme une pièce par martelage, on diminue la résistance de la pièce dans la zone de martelage, comme on diminue la résistance du trombone en le pliant.
C'est donc une opération défavorable. On peut essayer de combattre la déformation en limitant la brutalité du cycle thermique, ou en appliquant des contres déformations initiales, Mais il faut éviter de le faire par des méthodes qui ont pour effet d'endommager le métal encore plus.