Bonjour,
Stagiaire ingénieur soudeur, je cherche un renseignement sur le soudage d'un HLE avec un acier classique :
Nous voudrions souder une chape en S690 (120mm*290) sur une barre en S355 (diam 140), sachant que nous travaillerons en traction (200 tonnes!!), mais pas en fatigue (usage unique).
Je crains donc des problèmes de fissuration; j'aurais tendance à proposer un pré et un post-chauffage, avec un métal d'apport à bas Hd et le gaz de protection adéquat (type Ar CO2 ou Ar CO2 He), mais étant donnée ma faible expérience, j'aimerais connître votre avis...
Merci d'avance, et joyeuses fêtes!
François
Bonjour,
Vous associez par soudage un acier de construction carbone-manganèse S355 avec un acier HLES S690
La résistance mécanique de votre assemblage sera celle du S355 (la plus faible soit une Rm de 490 mini à 620 N/mm2 maxi)
La limite d'élasticité sera de l'ordre de 355 MPa en moyenne.
Un préchauffage est indispensable côté S355 si votre carbone équivalent est supérieur à 0,4 et l'épaisseur supérieure à 50 mm pour éviter un refroidissement trop rapide et la formation de structure de trempe type martensitique.
La température de préchauffage est à déterminer avec la formule de Séférian.
Avec un carbone à 0,2% et un manganèse à 1,7%, nous avons déterminé une température de 210° Celsius pour une épaisseur de 150 mm.
Vous pourrez optimiser cette température de préchauffage avec le diagramme de l'IRSID selon l'énergie de soudage et le procédé de soudage utilisé.
Un post-chauffage peut être très utile pour assurer le dégazage.
Les métaux d'apport utilisés devront assurer une résistance mécanique de l'ordre de 550 N/mm2 et des résiliences supérieures à 40 Joules en KV à - 20° C.
Nous espérons que AP ou Arnaud apportera son avis sur ce sujet de discussion
Joyeuses fêtes à vous aussi.
Cordialement,
Merci beaucoup!
François
Bonjour,
Il me semble en effet que le seul soucis soit la fissuration à froid.
Nous n'avons pas d'autres éléments pour cerner les autres problèmes.
Rappelons que la fissuration à froid résulte de la combinaison de : présence de structure de trempe, hydrogène en solution et contrainte de refroidissement. L'H2 s'élimine avec une bonne préparation des pièces et du métal d'apport ainsi qu'avec un bon choix de métal d'apport. Pour la microstructure finale en ZAT (là où est le danger), elle dépend de la vitesse de refroidissement.
Il faut donc dans un premier lieu définir la vitesse max de refroidissement avec les courbes TRC ou directement TRCS (que vous trouverez à l'école : Yutz, Nantes ou Nîme, en fonction).
Ces courbes TRCS nous donnent la puissance spécifique de soudage minimum (Ps = U.I/Vs) en fonction de l'épaisseur et du procédé. Si cette puissance n'est pas atteignable, il faut préchauffer.
Dusweld a déterminé 210°C, il faut donc vérifier que vos paramètres et procédé ne donne pas une Ps trop élevée et soit cohérente avec ces 210°C. (j'imagine que cette température prend en compte la pluspart des procédés avec des vitesses de soudage "normales") mais de part le gaz utilisé, je pense que vous souderez en MAG.
rappel : gorge mini= épaisseur de tôle la plus mince +10%, pas de parachèvement nécéssaire dans vote cas. Attention aux déformations, prévoir une mise en toit pour limiter les contraintes.
En espérant avoir qq peu illustré l'info très complète de Dominique, je vous souhaite bonne chance et surtout de très bonnes fêtes de fin d'année.
Arnaud
Merci bien pour cette aide précieuse, et bonnes fêtes surtout:)
François
(pour info, c'est bien yutz....)