Des femmes dans un atelier de soudure : et alors ?

le 11/03/2015 à 17:01 Par: Dominique ADMIN
Des femmes qui s'investissent dans des métiers traditionnellement masculins, c'est aujourd'hui assez fréquent.
La preuve à l'Afpa, qui propose aux femmes de venir jeudi matin découvrir ces métiers.



Dans leur petite cabine de 3 m[SUP]2[/SUP], Elvire et Audeline sont comme chez elles. Casque, lunette de protection, bouchons, gants...
Elles sont dans leur élément : le métal.
Depuis le mois d'octobre, elles se forment au métier de soudeur à l'Afpa. « Et ça se passe très bien. Pourquoi ? Ça devrait être compliqué ? Au contraire, affirme Audeline, 28 ans, dans un milieu d'hommes les relations sont plus simples. » Titulaire d'un BEP maintenance, elle avait déjà appréhendé la soudure. « J'avais aimé les outils, les matériaux. Quand on m'a proposé cette formation, j'ai accepté tout de suite. »

Elvire, elle, travaillait dans le milieu de la décoration événementielle. « J'avais déjà un peu touché au métal. Mais avec le recul, ce que je faisais n'était pas terrible. » Puis elle s'est réorientée vers les travaux sur corde en région parisienne.
« Mais l'âge est là. Le travail physique en hauteur est devenu plus compliqué. Avec cette formation en soudage, je pourrai continuer de travailler en hauteur tout en réalisant un travail précis, et moins physique. Et pourquoi pas, plus tard, d'avoir un atelier d'aménagement et de sculpture. »

Pour ces deux stagiaires, travailler « dans un milieu d'hommes » ne pose aucun problème.
« À partir du moment où il y a l'envie d'exercer un métier, il ne faut pas se laisser influencer », commente Elvire. «Les hommes aujourd'hui sont ouverts. »

« Les jeunes générations ont évolué », ajoute Audeline qui vient pourtant d'essayer un refus de demande de stage. « On m'a refusé parce que j'étais une femme et que je n'allais pas pouvoir porter de lourdes charges.
C'est un faux problème
: aujourd'hui, tout est mis en oeuvre pour que l'ouvrier, homme ou femme, n'ait plus à porter de charges lourdes. Surtout dans les grandes entreprises. »
Audeline a tout de même trouvé une entreprise qui l'accepte en stage : « C'est une petite entreprise dont le patron est très ouvert. »Régulation naturelleÀ l'Afpa, des femmes en formation de soudage, de coffreur bancheur, plomberie ou électricité, c'est naturel.
« Certes, nous accueillons peu de femmes en maçonnerie ou en plomberie. Mais ça arrive. Et c'est devenu naturel tant pour les formateurs que pour les stagiaires. Les femmes qui suivent ces formations n'ont pas fait ce choix par défaut. Elles se donnent les moyens d'accéder à un métier qui les attire, affirme Gisèle Gautier, directrice de l'Afpa. Elles sont motivées. »

Le centre de formation sensibilise depuis longtemps ses stagiaires à la féminisation des métiers traditionnellement masculins en imposant un module Égalité homme/femme.
« Et aujourd'hui, on n'entend pas de commentaire, témoigne la directrice. La présence de femmes dans nos ateliers a conduit à une régulation naturelle. Les femmes se font respecter. »
Et du côté des employeurs, Patrice Lemoigne, responsable commercial à l'Afpa, constate que les chefs d'entreprises,
« une fois la question des vestiaires résolue, apprécient l'ambiance différente liée à la mixité des équipes ».
Jeudi 12 mars, de 9 h à 12 h, Portes ouvertes spécial femme intitulée Une journée pour changer de vie professionnelle, à l'Afpa.

Source : http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/metiers-femmes-dans-atelier-soudure-alors-10-03-2015-199125
Par: Dominique ADMIN

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