Rechercher dans les articles et les forums

Les bouteilles de gaz de soudage - Précautions d’utilisation et Transport

Publié: le 14/08/2014 à 07:15 Par: Dominique ADMIN
Ce guide s’adresse à toute personne susceptible d’utiliser un appareil ou une installation sous pression : soudeurs confirmés ou débutants, ainsi que des plombiers, chauffagistes, manutentionnaires dans le cas du transport de bouteilles de gaz.
Les informations qui vous sont fournies dans ce guide doivent vous permettre d’identifier les dangers de vos installations et appareils et de mettre en œuvre une prévention adaptée.

Risques liés à la nature du gaz
Les gaz comburants permettent et entretiennent la combustion:
Air, oxygène, protoxyde d’azote, chlore…

Les gaz combustibles brûlent ou explosent en présence d’un comburant:
Hydrogène, monoxyde de carbone, acétylène…

Les gaz neutres ou inertes:
Azote, argon, hélium, dioxyde de carbone…
Ils risquent, en cas de fuite, de provoquer une asphyxie par manque d’oxygène :
• moins de 18% d’oxygène dans l’air au lieu de 21% conduit à une fatigue inhabituelle,
• moins de 10% provoque des nausées, un évanouissement rapide,
• moins de 8% provoque un coma en 40 secondes, puis un arrêt respiratoire conduisant à la mort.

Les gaz toxiques sont des poisons à partir d’une certaine concentration et en fonction de la durée de l’exposition:
Dioxyde de soufre, arsine, phosphine, hydrogène sulfuré…

Les gaz corrosifs attaquent différentes matières comme la peau, les vêtements, les métaux:
Dioxyde de soufre, bromure d’hydrogène, chlorure d’hydrogène, fluorure d’hydrogène, iodure d’hydrogène…

Risques liés à la pression
• en cas de rupture de l’enveloppe, du chapeau ou du robinet par chute ou choc, la bouteille peut être violemment propulsée
• un flexible se transforme en fouet en cas d’éclatement,
• danger en cas de manœuvre d’un raccord sous pression.

Risques liés à la manutention
Les bouteilles de gaz sont des équipements lourds qui, lors de leur transport et de leur manutention, peuvent provoquer des dorsalgies et / ou, en cas de chute, des blessures (contusions ou fractures).


Local de stockage
• le choisir d’accès facile et avec un sol en parfait état,
• le ventiler correctement,
• le maintenir à une température inférieure à 50° C (protégé du soleil),
• baliser la zone de stockage en fonction du risque,
• séparer les bouteilles par famille de risque.

Manutention
• utiliser un chariot porte-bouteille adapté,
• arrimer les bouteilles,
• ne pas accompagner les bouteilles lors du transport en monte-charge,
• porter les équipements de protection adaptés,
• ne jamais déplacer une bouteille non équipée de son bouchon de sécurité et de son chapeau de protection,
• ne jamais essayer de rattraper une bouteille qui tombe,
• soulever une bouteille jambes pliées, dos droit.

Mise en service et utilisation
• privilégier la distribution de gaz par des centrales extérieures aux bâtiments.
• repérer les tuyauteries selon les types de gaz avec les couleurs conventionnelles et, si possible, les noms.
• utiliser les raccords, les robinets et les détendeurs adaptés.
• ne jamais graisser un robinet.
• manœuvrer les robinets à la main et sans forcer.
• ouvrir lentement les robinets.
• ne jamais bricoler un robinet et, s’il est défectueux, ne jamais essayer de le réparer.
• ne jamais démonter un chapeau, sauf si la bouteille est prévue pour.
• serrer les flexibles et les fixer pour éviter qu’ils ne fouettent (câbles anti-fouet ou chaînage au mur).
• ne pas connecter de flexibles l’un à l’autre.
• vérifier que le flexible est bien adapté à la pression et à la nature du gaz.
• réduire au maximum la longueur des flexibles.
• contrôler régulièrement les gaines de protection, les raccords, les filetages et les joints et respecter leur date de remplacement.
• avoir à proximité un équipement de protection individuel adapté.
• si besoin, travailler en présence d’un détecteur adapté.
• ne pas tolérer de fuite.
• éviter toutes sortes d’inflammation en présence d’un gaz inflammable.
• ne pas transvaser une bouteille dans une autre.
• conserver les bouteilles vides de la même manière que les pleines.
• maintenir obligatoirement en position verticale les bouteilles de gaz liquéfié.
• rendre au fournisseur toute bouteille présentant un défaut (entaille, déformation due à un choc).
• signaler au fournisseur toute détérioration.

Généralités
• fermer les robinets, même si les bouteilles sont vides,
• ne pas jeter les bouteilles violemment sur le sol,
• les bouteilles doivent toujours avoir leur chapeau de protection vissé,
• ne jamais transporter les bouteilles munies de leurs accessoires de régulation (manodétendeur, chalumeau, etc) : les démonter après avoir fermé les bouteilles,
• lors du transport de bouteilles d’oxygène ou de gaz inflammables, ne pas fumer,
• éviter toute étincelle,
• porter des équipements de protection individuels : lunettes, gants chaussures de sécurité.

Transport manuel
• ne pas traîner ni soulever une grande bouteille par le chapeau.
• ne pivoter les bouteilles que sur une surface plane et sur une courte distance, sinon utiliser un chariot porte-bouteille adapté.

Transport en véhicule
Réglementation
Le règlement des transports de matières dangereuses par route, dit arrêté ADR (Accord européen relatif au transport international des matières Dangereuses par Route), s’applique à tous les gaz industriels.
Les obligations dictées par l’ADR peuvent être limitées dans certaines conditions (nature des gaz et quantités à transporter).

Quantité de gaz transportable avec des obligations restreintes
Elle dépend des types de gaz transportés. On distingue trois catégories :
• Catégorie 1 : les toxiques (T, TC, TF, TOC, TFC)
• Catégorie 2 : les inflammables (F)
• Catégorie 3 : les asphyxiants (A) et comburants (O)

A chacune de ces catégories est associée une quantité maximale totale par unité de transport à ne dépasser :
• Catégorie 1 : 20
• Catégorie 2 : 333
• Catégorie 3 : 1000

L’unité est exprimée selon la nature du conditionnement : pour les gaz dissous, l’unité est la masse nette en kilogrammes et pour les gaz comprimés, l’unité est la contenance nominale en litres (une bouteille B50 a une contenance de 50 litres).

Exemples :
• Acétylène (F, gaz dissous) : 333 kilogrammes
• Propane, butane, hydrogène (F, gaz comprimés) : 333 litres
• Argon, azote, oxygène, hélium (A ou O, gaz comprimés) : 1000 litres

L’ADR considère qu’un emballage vide non nettoyé est tout aussi dangereux que plein.

Il faut toujours privilégier le transport par un gazier professionnel.

Aménagements du véhicule
• système adéquat de fixation des bouteilles,
• véhicule ouvert, bâché ou bien ventilé,
• séparation étanche entre le conducteur et les bouteilles, avec ventilation naturelle ou forcée indispensable,
• présence d’un extincteur à poudre d’une capacité minimale de 2 kg.

Recommandations
• contrôler les bouteilles avant chargement,
• fixer les bouteilles pour éviter qu’elles ne roulent ou ne tombent du véhicule,
• stocker les bouteilles verticalement,
• séparer les vides des pleines et l’oxygène des gaz inflammables,
• équilibrer les charges,
• ne pas laisser les bouteilles séjourner sans nécessité dans un véhicule,
• protéger les bouteilles des rayons de soleil trop intenses,
• en cas de fuite : garer puis aérer le véhicule, fermer les robinets et prévenir le fournisseur,
• en cas d’inflammation ou d’incendie, ne pas s’approcher, écarter les curieux et prévenir ou faire prévenir les secours.
Par: Dominique ADMIN

Commentaires (2)

14/08/2014 14:20:45 - aladdin1952
Merci Dominique pour cette synthèse,

Mon interrogation concerne les contraintes de transport du dépôt au domicile pour un non professionnel.
- Pas de possibilité de transporter une B11 en position verticale dans un véhicule particulier (dans le coffre en l’occurrence).
- Nécessité de choisir entre, soit une séparation + ou - étanche (hayon fermé), soit une ventilation correcte (hayon ouvert).
- D'autre part est-ce qu'un extincteur est utile pour transporter un gaz inerte ?
Dans la mesure ou un dépositaire de gaz refusera assurer de transport d'une B11 d'argon-CO2 tous les 3 mois (celui près de chez moi avait refusé, j'en avais parlé dans une discussion) il est difficile pour un particulier de respecter toutes les recommandations.

très cordialement

21/02/2015 14:51:13 - locouarn
Bonjour,
Cette question étant restée sans réponse, je me permets d'en proposer une à toutes fins utiles :

- Pas de possibilité de transporter une B11 en position verticale dans un véhicule particulier (dans le coffre en l’occurrence).
Pour le transport d'une bouteille unique, à plus forte raison de gaz neutre, la bouteille peut être couchée si elle est bien calée pour ne pas rouler et si la robinetterie est protégée des chocs, ce qui est normalement le cas.

- Nécessité de choisir entre, soit une séparation + ou - étanche (hayon fermé), soit une ventilation correcte (hayon ouvert).
Malgré toutes les précautions prises (à commencer par le robinet bien fermé !), il n'est pas inutile de parer aux conséquences d'une fuite, quel que soit le gaz. Je ne compterais pas sur une séparation étanche dans un véhicule particulier. Donc une bonne ventilation naturelle du véhicule est nécessaire mais en entre-ouvrant une ou des fenêtre(s) à l'avant pour garantir un apport d'air frais aux occupants. Le hayon ouvert risque au contraire de faire entrer les gaz d'échappement dans l'habitacle par effet d'aspiration.

- D'autre part est-ce qu'un extincteur est utile pour transporter un gaz inerte ?
Par définition, un gaz inerte n'est ni combustible ni comburant. Un extincteur est donc inutile à ce point de vue. Par contre, posséder un extincteur dans son véhicule (et savoir l'utiliser) est toujours une sage précaution en tout temps. Il ne faut pas oublier qu'en cas d'incendie, toute bouteille de gaz comprimé - même inerte - voit sa pression augmenter par dilatation du gaz, ce qui peut à l'extrême conduire à un éclatement.

Attention, cette réponse ne concerne que le cas particulier cité par aladdin1952 et ne remet aucunement en cause les règles générales énoncées dans l'article.
Cordialement.