Bonsoir Dominique,
Je pense que chaque centre de formation fait avec le matériel qui est à sa disposition et qu’il possède.
Je suis tout à fait d'accord, les matériels dont je parle ont fait l'objet d'âpres négociations pour qu'ils soient achetés, et les arguments qui ont été décisifs sont ceux de l'économie de matière et le fait que cette opération de débit ne soit plus prise sur le temps de travail du formateur.
De plus la formation à l'utilisation d'une fraiseuse ou d'un tour ne fait pas partie du cursus de formation d'un soudeur.
Quand je suis arrivé dans ce centre de formation, les chanfreins de tôles étaient réalisés à la meuleuse ou par oxycoupage par les stagiaires, ou à la fraiseuse par le formateur.
Les chanfreins de tubes étaient passés au tour (!), ou à la meuleuse, ou en oxycoupage, par les stagiaires. C'est très long.
Par la suite j'ai équipé l'atelier de 3 chanfreineuses à tubes pneumatiques dont j'ai déjà parlé.
Dans ton exemple tu ne passes qu’une seule tôle à la fois en plasma.
Pour ce que j'en vois sur ta photo, la mise en place des 8 pièces a dû prendre du temps, elle sont pointées et l'usinage devra se faire en 2 ou 3 passes lentes.
Je ne pense pas qu'en plasma ce soit plus long.
A moins de 1' par chanfrein (j'avais chronométré 50" à l'époque).
La part de meulage (talon, blanchir) sera équivalente.
Cette pratique est beaucoup plus économique
en consommation de tôle et est réalisée par les stagiaires:
- Avec le fraisage on réalise 1 chanfrein par plat de 70 x 10. Avec 2 de ces plats on réalise
1 seule soudure qui part ensuite à la benne.
- Avec le plasma (ou l'oxycoupage) on réalise 1 chanfrein par plat de 200 x 10. avec 2 de ces plats on réalise au minimum
une douzaine de soudures avant d'envoyer la chute à la benne.
Donc :
Avec 1 assemblage de 400 x 140 x 10 on soude 1 joint
Avec 1 assemblage de 400 x 400 x 10 on soude au moins 12 joints,
ce qui divise la consommation d'acier par 3.
Dans le coût d'une formation le poste le plus important est celui de la matière d'oeuvre, et à l'époque je consommait quelques dizaines de tonnes d'acier par an. À 2 euros le kilo.
Une différence très importante entre usinage ou sciage et plasma ou oxycoupage est la zone thermiquement affectée persistante.
Cet aspect a certainement son importance (pour ne pas polluer la tôle inox on utilise d'autres gaz que l'air en coupage plasma, comme l'azote), mais je ne l'ai jamais vu affecter la qualité du joint, en formation ou pour le passage des QS sur aciers non alliés.
Le coupage plasma chauffe très peu la pièce comparativement à l'oxycoupage.
J'ai beaucoup travaillé sur ces problématiques de débit et façonnage des chanfreins.
Si tout cela peut être utile aux collègues.
Amicalement,